Je suis très circonspect sur ce choix, je pense qu'il est encore plus mauvais que celui de Caroline Roux.

Le simple fait qu'elle soit la compagne d'une personnalité politique l'éliminait d'office. Cela n'a rien à voir avec ses compétences, son talent et le fait qu'elle sache évidemment penser indépendamment de la personne avec qui elle partage sa vie mais c'est simplement une question d'éthique qui évite beaucoup de difficultés potentielles. Quoi qu'elle fasse ou quoi qu'elle dise (et même si c'est faux), ça va être jugé à l'aune de sa relation. C'est peut-être injuste, et ça l'est, mais c'est comme ça. Ça va compliquer et jeter l’opprobre sur le travail de toute une rédaction qui n'a rien demandé et qui se retrouvera malgré elle prise à partie.
Quand on a des ambitions éditoriales fortes avec des « valeurs » qui sont ce qu'elles sont, donc relatives, quand on dirige un média audiovisuel aux mille contraintes, on ne peut pas se permettre ce genre d'erreur de casting pour son rendez-vous d'information amiral. Ce qui est acceptable pour un talk-show ne l'est pas pour un journal télévisé. Sans compter que l'argument qui consistait à débarquer Anne-Sophie Lapix pour des problèmes avec les politiques (même si celui de l'audience était là aussi) ne sont pas résolus avec Léa Salamé.

Enfin, j'aurais bien aimé lire les réactions si le choix s'était porté sur un ou une journaliste en couple avec une personnalité de droite ou d'extrême droite. Elles n'auraient certainement pas été les mêmes, notamment en interne. Je trouve ça un peu hypocrite. De même, côté direction, je ne comprends pas qu'ils n'aient pas pensé au fait qu'il prêtent le flanc à la critique « service public = gauche » contre laquelle ils se battent régulièrement. Avec ce choix délibéré, ils ne font que la renforcer.
La direction a aussi été très mauvaise dans sa manière de gérer l'affaire entre l'éviction de Lapix, les atermoiements sur une décision sans visiblement l'avoir anticipée, avec tout le drama inévitable de la succession qui a suivi... Y avait moyen de faire mieux.

Autre point : le cumul avec un talk-show. Dans le genre mélange des genres on ne fait pas mieux et ça va à l'encontre de tout le discours, parfois pompeux, de héraut de l'information avec les plus belles valeurs, de sérieux, sans divertissement ou infotainment. Ce qu'on pourrait attendre du privé c'est le service public qui le fait. Bon. Ce choix souligne également la difficulté pour France Télévisions de faire monter des journalistes internes en valorisant quelqu'un du terrain ou qui connaît bien la rédaction à la place de titulaire sans prendre des têtes d'affiche. Ça vaut pour le 20 heures, mais aussi pour « Télématin » ou même à l'époque pour le week-end avec Delahousse (ça avait fait polémique en interne d'ailleurs).

Au-delà du factuel, à titre perso, je n'ai jamais apprécié Léa Salamé dans ses différents exercices, je n'ai jamais compris la hype autour d'elle. Et quand j'entends ou lis ses déclarations sur la volonté de « créer des moments », de « grâce » si possible, plutôt que la vérité d'un invité, ça ne fait que renforcer mon opinion. Qui vaut ce qu'elle vaut bien entendu.

Je voudrais juste souligner que sur un forum consacré à la télévision, il est normal que la titulaire du 20h fasse plus parler (et jaser) que l'intervieweuse de la matinale d'Inter. Je ne pense pas que cela pointe une incohérence, d'autant plus que son rôle depuis l'arrivée de Sonia Devillers au 7h50 était moins un rôle d'intervieweuse politique que celle de faire une interview de société/culture.
Par ailleurs, a déjà été relevé ici l'épisode du moment de grâce, originellement lié à l'inteview d'Hulot sur Inter. On pourrait aussi citer Carlos Ghosn et le coup de la malle. Je ne suis pas certain qu'elle fasse l'unanimité sur Inter, et que les gens plutôt frileux de son arrivée au 20h sont les mêmes qui étaient déjà critiques sur son style à Inter

Cela soulève d'ailleurs une incohérence dans le choix de France TV : remercier quelqu'un qui a du mal à recevoir des politiques, pour la remplacer par quelqu'un qui pourrait ne pas pouvoir en recevoir, cela interroge.

Sur ce forum consacré à la télévision, les membres dont je fais partie peuvent aussi être très critiques avec des personnalités de la radio (Praud, Morandini, etc...). Cet argument me paraît donc assez faible, désolé.

Je n'ai jamais constaté de réactions négatives sur la légitimité de Léa Salamé à occuper sa fonction de matinalière, que cela soit sur ce forum ou en interne à France Inter (si vous avez des preuves d'un rejet à Inter, je suis toutefois preneur). Sa longévité à la tête de la matinale plaide d'ailleurs en ce sens où elle a reçu toute la classe politique sans que personne ne vienne lui mettre son couple au milieu, pas même les extrêmes. Je maintiens donc que c'est totalement incohérent de l'accepter d'un côté et de la rejeter de l'autre.

De +, Léa Salamé se retrouvera également aux Soirées Électorales (dont les Élections Municipales qui auront lieu l'année prochaine et les Présidentielles, dans deux ans). Ce serait inédit le duo Laurent Delahousse et Léa Salamé, il me semble.

Si France 2 n'avait pas évincé Masure, Sérillon ou même Pujadas, nous ne serions peut-être guère là, dans une situation instable...

Pujadas : 18 ans quand même, donc on peut dire qu'il avait fait le boulot. Sinon, c'est la zitronisation qui est de retour...

Ce choix souligne également la difficulté pour France Télévisions de faire monter des journalistes internes en valorisant quelqu'un du terrain ou qui connaît bien la rédaction à la place de titulaire sans prendre des têtes d'affiche. Ça vaut pour le 20 heures, mais aussi pour « Télématin » ou même à l'époque pour le week-end avec Delahousse (ça avait fait polémique en interne d'ailleurs).

Elle ne reçoit plus d'invités politique depuis que R. Glucksmann est député européen. C'est aussi un fait. La situation de l'un (comme de l'autre) change pas mal la donne actuellement.

De +, Léa Salamé se retrouvera également aux Soirées Électorales (dont les Élections Municipales qui auront lieu l'année prochaine et les Présidentielles, dans deux ans). Ce serait inédit le duo Laurent Delahousse et Léa Salamé, il me semble.

Avec la jurisprudence Béatrice Schoenberg[…]

Avec la jurisprudence Béatrice Schoenberg, ça paraît inimaginable et inconcevable que Lea Salamé puisse participer d’une quelconque manière à la couverture de la campagne électorale présidentielle de 2027 si son compagnon en est un acteur.

Je vais détendre l'atmosphère : on a bien eu Estelle Denis interrogeant Raymond Domenech lorsqu'il était sélectionneur, alors...

Et à la matinale de France Inter, elle te pose problème ? Non visiblement puisque je n'ai jamais lu un seul post de qui que ce soit sur ce forum contestant sa légitimité.

Avec la jurisprudence Béatrice Schoenberg, ça paraît inimaginable et inconcevable que Lea Salamé puisse participer d’une quelconque manière à la couverture de la campagne électorale présidentielle de 2027 si son compagnon en est un acteur.

Il y a aussi Cédric Beaudou dans une autre mesure qui continue à assurer les grands directs et la rédaction du service rugby malgré la nomination de sa compagne Marie Barsacq au ministère des sports.

Bonjour

Assez d'accord avec Rom1... mais une modulation sur la référence à Masure, Sérillon et Pujadas.
- Masure : commençait à avoir fait son temps et un non-alignement entre le présentateur
- Sérillon : oukase de Matignon après son interview de Jospin et le fameux "mais l'Etat ne peut pas tout ! / pas trop dur pour un ancien trotskiste de le reconnaître ?"
- Pujadas : 18 ans quand même, donc on peut dire qu'il avait fait le boulot. Sinon, c'est la zitronisation qui est de retour...
Rémi